• English

Difficultés associées à la dysphasie

Novembre 2010

Mon enfant présente un trouble primaire de langage (dysphasie), on m’a dit qu’il pouvait être aux prises avec d’autres difficultés associées. Quelles sont les principales difficultés connues ?

Effectivement, la majorité des enfants ayant un trouble primaire de langage (dysphasie) ont également ce qu’on appelle des difficultés associées. Ces difficultés se manifestent de différentes façons et leur origine est neurologique, c’est à dire qu’elles sont causées la plupart du temps par une légère dysfonction au niveau du fonctionnement du cerveau. Il importe toutefois de souligner que les enfants ne présentent pas nécessairement toutes les difficultés énumérées ci-dessous et que les difficultés peuvent varier en intensité d’un enfant à l’autre. Parmi les difficultés associées, voici celles que l’on rencontre fréquemment : 

1. Les difficultés de motricité

En motricité globale, les difficultés se manifestent dans la réalisation des activités du quotidien par de la maladresse, des problèmes d’équilibre, des difficultés à sauter, à courir. La manipulation des balles et ballons est également laborieuse pour les enfants. Enfin, certains parents rapportent que l’apprentissage du vélo est long et ardu.

En motricité fine, ce sont souvent les difficultés à manipuler les outils comme les crayons, les ciseaux et les ustensiles qui sont rapportées. Cela se reflète aussi par la difficulté à manipuler les petits objets ou à attacher les vêtements que ce soit avec les boutons, les lacets ou les fermetures éclaires.

Les difficultés peuvent aussi toucher l’organisation motrice (les praxies). L’enfant a alors de la difficulté à s’organiser dans une tâche motrice, il ne semble pas savoir « comment faire les tâches ». Il présente aussi une difficulté à bien intégrer une méthode. Par conséquent, il procède plutôt de façon désorganisée même si l’activité lui a déjà été démontrée. 

2. Les difficultés sensorielles

Les difficultés sensorielles sont des problèmes de perception des stimulations reçues par les différents sens soit l’audition, la vue, le toucher, l’odorat, le goût et la perception du mouvement. Parfois les sens de l’enfant semblent être très peu sensibles aux stimuli, on parle ici « d’hyporéactivité » ou à l’opposé les sens peuvent être trop sensibles, on parle alors « d’hyperéactivité». Par exemple, sur le plan de l’audition, il y a plusieurs enfants qui sont hyperéactifs aux bruits. Ils sont incapables de tolérer les bruits forts, ils se bouchent les oreilles et y réagissent beaucoup. Sur le plan du goût, certains enfants réagissent aux textures des aliments et/ou refusent de manger certains types d’aliments. Sur le plan du toucher, des enfants évitent le contact avec certaines stimulations, ils n’aiment pas marcher pieds nus dans le sable ou sur le gazon et n’aiment pas avoir les mains sales. D’autres réagissent peu à ce type de stimulation et ont même une faible réaction lorsqu’ils se blessent, ils semblent « durs » avec leur corps. Au niveau vestibulaire (perception du mouvement), certains enfants peuvent devenir facilement étourdit ou à l’inverse, il peuvent rechercher ardemment cette stimulation (l’enfant tourne sur lui-même). 

3. Les difficultés cognitives

Malgré le fait que les enfants dysphasiques soient intelligents, certaines fonctions cognitives peuvent être déficitaires. Effectivement, certains enfants présentent des difficultés d’abstraction, c’est à dire qu’ils ont de la difficulté à saisir les notions qui sont plus abstraites (ex. les couleurs, les chiffres, les concepts d’espace, etc.). Ils peuvent également avoir de la difficulté à généraliser les apprentissages qu’ils font. Ainsi, ce qu’ils réussissent à faire à la maison peut demander un certain temps avant qu’ils réussissent à le faire dans les différents milieux de vie.

Certains enfants ont pour leur part des difficultés d’attention. Chez des enfants cela se manifeste par à une tendance à être lunatique ou dans la lune et par une difficulté
à se mettre à la tâche. Chez d’autres, cela se manifeste par une difficulté à demeurer longtemps à une même activité. On dit alors que l’enfant « papillonne » d’une activité à l’autre. Comme l’enfant se laisse facilement distraire par tout ce qui se passe autour de lui, il devient souvent agité, bouge beaucoup et peut même être impulsif par moment. On doit toutefois demeurer prudent face à l’origine de l’agitation des enfants dysphasiques avant de conclure à des difficultés d’attention et d’hyperactivité d’origine neurologique. Effectivement, il se peut, par exemple, que l’enfant dysphasique bouge beaucoup car il comprend peu ce qui se passe autour de lui et que cela le rend fébrile et agité. Cette agitation sera vouée à s’atténuer à mesure que le niveau de langage s’améliorera. 

4. Les difficultés de comportement

En raison de leurs difficultés importantes à comprendre les messages verbaux et à s’exprimer, plusieurs enfants présentent des difficultés de comportement qui peuvent se manifester de plusieurs façons. Isolement, retrait social, opposition, colère, anxiété sont les principales difficultés vécues par l’enfant. Ces comportements peuvent rendre le quotidien exigeant et représenter un défi important pour les parents qui ont à gérer ces comportements et leurs répercussions. De plus, les enfants dysphasiques ont tendance à réagir beaucoup à la nouveauté et aux différentes transitions car cela les insécurise beaucoup. Ce sont donc des enfants qui peuvent sembler plus réactifs.

Nous venons d’aborder les principales difficultés pouvant être associées à la présence d’un trouble primaire de langage (dysphasie). Comme les difficultés touchent plusieurs aspects du développement de l’enfant, il importe qu’il y ait une équipe multidisciplinaire qui travaille auprès de l’enfant et de sa famille afin de s’assurer de son développement optimal. Ainsi, les ergothérapeutes aideront les enfants présentant des difficultés de motricité et des difficultés sensorielles. Alors que la psychologue et/ou la travailleuse sociale et/ou l’éducatrice spécialisée seront appelées, selon le besoin, à intervenir auprès des enfants présentant des difficultés de comportement. Bien entendu tout le volet langagier sera réservé à l’orthophoniste qui offrira tout le soutien nécessaire.
 

Remerciements

Nous remercions mesdames Josée Laganière, psychologue, Geneviève Lauzier, orthophoniste et Josée Delambre, ergothérapeute au Programme des Troubles de la communication pour leur collaboration à la production de cette capsule. 

À propos de cette page
Mise à jour le 9 juin 2015
Créée le 19 janvier 2015
Signaler ou faire une remarque
 

Soutenez les enfants du CRME

Le Fonds Mélio de la Fondation CHU Sainte-Justine – anciennement Fondation Mélio – est une ramure essentielle au déploiement du pôle des maladies musculosquelettiques et réadaptation. Il est voué à l’amélioration de la qualité de vie et de l’autonomie des 5 000 enfants suivis au Centre de réadaptation Marie Enfant et vivant avec une déficience motrice ou de langage.

514 723-8950

Nous contacter

514 374-1710

Légal

© 2006-2014 CHU Sainte-Justine.
Tous droits réservés.
Avis légaux  Confidentialité  Sécurité

Avertissement

Les informations contenues dans le site « CHU Sainte-Justine » ne doivent pas être utilisées comme un substitut aux conseils d’un médecin dûment qualifié et autorisé ou d’un autre professionnel de la santé. Les informations fournies ici le sont à des fins exclusivement éducatives et informatives.

Consultez votre médecin si vous croyez être malade ou composez le 911 pour toute urgence médicale.

Centre de réadaptation Marie Enfant